Gens des mines : Simon Boudreau (1922-2007)
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« Ce n’est pas en étant gardien de phare avec notre père que je vais me trouver une blonde! » confie Simon Boudreau à sa sœur Éliane lorsqu’il emménage chez elle à Havre-Saint-Pierre au début des années 50. Souhaitant demeurer au village, Simon achète dix vaches laitières pour que les gens n’aient plus à boire du lait en poudre; il se fixe un délai de deux ans pour voir si cela fonctionne. Comme ce n’est pas concluant, il vend ses bêtes. Malgré cet échec, il « se trouve » une compagne, Cécile Landry, qu’il épouse en 1954.
Au Havre, peu de familles vivent de la pêche et les hommes doivent travailler ailleurs sur la Côte-Nord comme bûcherons ou à l’usine de papier de Baie-Comeau. Simon travaille dans l’industrie forestière avant de décrocher un emploi comme assistant-opérateur de pelle pour les travaux d’aménagement du gisement de fer du Lac Jeannine de la compagnie Iron Ore (près duquel sera construite la ville de Gagnon).
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Au printemps 1959, il entre à l’emploi de la compagnie Quebec Iron and Titanium (aujourd’hui Rio Tinto Fer et Titane) qui exploite un gisement d’ilménite au lac Tio à une quarantaine de kilomètres de Havre-Saint-Pierre. Il sera « huileur », puis opérateur de pelle jusqu’à sa retraite en 1984.
Au village, à la gare de la compagnie, il prend le train qui l’amène à la mine. Le trajet dure environ une heure. Sur la route du retour, il s’installe avec d’autres travailleurs dans un wagon un peu à l’écart et récite le chapelet. Cette initiative impressionne et attire le respect.
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Après cinq ans de mariage, le couple adopte une fille, puis a deux fils biologiques. Leur deuxième enfant, Richard, est atteint du cancer de la moelle épinière. Même si son emploi à la mine est saisonnier, Simon n’hésite pas à prendre deux mois d’arrêt pour s’occuper de son petit Richard et faire les allers-retours entre l’hôpital de Havre-Saint-Pierre et celui de Sept-Iles. Sa sœur Éliane souligne que « sa foi lui a donné le courage de soutenir avec douceur son enfant qui a beaucoup souffert durant deux ans avant de décéder de sa maladie. » Simon a laissé le souvenir d’un homme discret, pieux et généreux.
Christine Desbiens, responsable des communications au diocèse de Baie-Comeau