L'Église catholique
sur la Côte-Nord

Comment vivre avec une maladie chronique ?

Crédit de photo : Monique Lévesque

Mes problèmes de santé sont apparus à l’âge de deux ans. À cette époque, le mot « arthrite juvénile » n’existant pas, j’ai reçu un diagnostic de tuberculose des os.  J’ai dû me faire soigner à l’hôpital Sacré‑Cœur de Cartierville (environ à 700 km de Baie-Comeau) jusqu’à l’âge de 9 ans. Comme mes parents ne pouvaient pas rester près de moi, ce sont les Sœurs de la Providence qui m’ont élevée durant cette période et initiée à la foi catholique.  J’y ai suivi la catéchèse et la préparation aux sacrements.  J’y ai vécu ma première communion et c’est une infirmière laïque, dont j’étais particulièrement proche parce qu’elle était originaire de Baie-Comeau, qui a été ma marraine lors de ma confirmation dans la grande chapelle de l’hôpital; cet événement m’a profondément marquée!

Je me souviens d’un autre moment-clé  juste avant une des interventions chirurgicales que j’ai vécues enfant.  J’étais étendue sur la table d’opération;  j’ai vu le chirurgien s’agenouiller à un prie-Dieu et prier avant de m’opérer.  Depuis ce jour, à chaque fois que je vois un prie-Dieu, cela me rappelle le lien entre l’humain et le divin : le divin apportant de l’aide à l’humain.

Ce n’est qu’à l’âge de 29 ans que le diagnostic définitif a été émis : polyarthrite rhumatoïde.  Malgré les avancées médicales, je n’ai pu guérir et, encore récemment, j’ai dû subir des interventions chirurgicales, ce qui me permet de garder une certaine autonomie.

Espérance

Au cours d’une expérience spirituelle, j’ai réalisé avec acuité que je vivais d’espérance d’une année à l’autre, que j’avais toujours vécu dans l’espérance et que si je n’avais pas eu la foi, je n’aurais pas pu faire le chemin parcouru et donner un sens à ma vie, compléter mes études, enseigner, avoir un conjoint et des enfants, avoir une vie normale, quoi!  Puisque j’ai toujours été dans l’incertitude face à la maladie, c’est l’espérance qui m’a permis d’avancer!

Avant chaque intervention chirurgicale, je demande à mon entourage et à ma communauté chrétienne de prier pour l’équipe médicale qui me soigne. Quelques minutes avant l’opération, je fais un beau sourire au chirurgien pour lui communiquer ma confiance en lui, mais aussi en son équipe, avec l’aide de la grâce de Dieu.

Communion

À chaque épreuve de maladie ou d’un autre type, je vis en communion avec les gens qui prient pour moi et j’offre mes souffrances pour eux, pour qu’ils reçoivent ce dont ils ont besoin.  La foi catholique ne se résume pas en un rituel religieux, il s’agit aussi de la vivre dans l’action, au quotidien. C’est être en relation avec Jésus-Christ,  mais aussi avec les gens qui ont vécu sur terre et qui sont maintenant décédés et avec lesquels je suis en communion de pensée et de prière.

À chaque fois que mon état de santé s’améliore, je vis une petite résurrection. Pour moi, la vie éternelle commence là, dans ces moments de résurrection, au jour le jour. C’est l’ouverture spirituelle que la maladie m’a permis de développer.

Denise Harel-Montigny, Baie-Comeau

Adaptation d’un texte paru dans le bulletin L’Église de Baie-Comeau, Hiver 2018, page 6

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